L'histoire du thé

L'histoire du thé est très ancienne et imprégnée de légendes. Envie de voyager ? Pas besoin de faire des milliers de km, quoi de mieux qu'une bonne tasse de thé ? En Chine, on raconte ainsi la découverte de ce savant breuvage : autour de l'an 3000 avant JC, l'empereur Nung se préparait une boisson à base d'eau bouillie. Sans rien dedans. Bref, pas très original.

Et là, sans crier "gare", le vent se leva et plusieurs feuilles de l'arbuste le plus proche s'envolèrent pour tomber dans l'eau toute frémissante. Délicieux, se dit l'Empereur, qui venait sans le savoir de découvrir la saveur du thé, la boisson qui deviendra l'une des plus consommée au monde !

C'est entre le VIIe et le Xe siècles que l'art de préparer et de déguster le thé se développa, pour donner naissance aux cérémonies du thé que l'on connaît aujourd'hui dans les pays d'Extrême-Orient. Au Japon, le thé acquiert une importance majeure au XVe siècle et devient indissociable de la pensée Zen.

En Occident, on commence à découvrir le thé à partir du XVIIe siècle, suite aux échanges commerciaux avec les pays d'Extrême-Orient. Mais ce sont les Anglais, personne ne l'ignorent, qui institutionnalisèrent pour ainsi dire la dégustation du thé. Puis, en réponse à la hausse des prix des thés chinois, les Anglais développèrent leurs propres plantations en Inde et à Ceylan.

Les pays producteurs de thé

Choisir un thé, c'est un peu comme voyager. Ce qui est bien, c'est qu'on découvre quantité de destinations exotiques aux noms enchanteurs.

Parmi les principaux pays producteurs, il faut compter l'Inde, avec le thé Assam, une variété plutôt forte, le Darjeeling, un thé subtil originaire des régions himalayennes, et le Nilgiri, provenant du sud du pays et se caractérisant par une saveur délicate et raffinée.

La Chine est un autre pays producteur réputé. Les Yunnan ont une saveur chaude et pleine, tandis que les Lapsang Souchong donnent une infusion plus délicate. Ceylan (ou Sri Lanka) produit les thés Dimbula, une variété d'altitude, très colorée, le Nuwara, un thé clair, presque limpide, l'Uva et le Kandy. Le Kenya produit des thés de qualité, très colorés, mais peu odorants, que l'on a l'habitude de mélanger avec d'autres variétés.

N'oublions pas le Japon qui même si il exporte une petite part de son thé est l'un des pays qui en produit le plus.

D'autres régions du monde se sont mises à la culture du thé telle que l'Amérique du sud.

Enfin, on doit aux Anglais - encore eux - des mélanges comme l'Earl Grey (thé de Chine et bergamote) et l'English Breakfast, un thé corsé (Ceylan et Assam).

Les différentes variétés de thé

Il existe trois variétés principales de thé : le thé noir, le thé blanc et le thé vert. Le problème, quand on n'est pas expert, c'est que le thé n'a jamais vraiment ces couleurs. Un thé blanc ? Jamais, sauf si on s'est trompé et qu'on a versé tout le litre de lait au lieu d'un nuage.

Voici quelques repères. Le thé blanc provient des bourgeons du théier ou des pointes de fines ramilles. Le thé noir est un thé qui a subi une fermentation, tandis qu'on chauffe le thé vert à 100°C dès la fin de la cueillette pour supprimer les enzymes responsables du processus de fermentation.

Evidemment, si l'on veut être incollable sur le thé, il faudra aussi assimiler les différences suivantes : les Oolong sont des thés semifermentés. Le thé fumé est très intense et composé de thé noir fabriqué à partir de feuilles âgées. Le thé jaune est un thé au jasmin, un peu l'ancêtre de nos thés parfumés actuels. Mais en vraiment plus subtil.

Les différents composants du thé

On n'est pas forcément calé en chimie et d'ailleurs, on n'en a pas besoin pour apprécier le goût d'un bon thé. Mais on peut se servir de ses connaissances pour briller autour d'une tasse, à condition de savoir que le thé comporte plus de 500 composants actifs, parmi lesquels la théanine, un acide aminé à l'effet astringent, les polyphénols, en particulier les catéchines, que la fermentation transforme en théaflavines, la théine, des vitamines et des oligo-éléments. Ces composants ont pour effet un effet relaxant et protecteur. Pas étonnant que le thé soit la boisson emblématique du zen !

Les différents grades du thé

Si l'on veut paraître encore plus savant, on évoquera les "grades" du thé.

C'est le système que les Anglais, grands spécialistes du breuvage, ont inventé pour classer les feuilles, en fonction de leur taille et de leur forme. On ne va pas être exhaustif : les spécialistes ont besoin d'un ouvrage de 500 pages pour en parler. Mais voici l'essentiel.

Le thé peut se présenter en feuilles entières ("leaf" en anglais), en feuilles brisées (broken) ou broyées (fanning, dust). Les feuilles entières sont réservées à la vente du thé en vrac, tandis que les deux autres conditionnements conviennent bien aux thés en sachets. Plus les morceaux de feuille sont petits, plus le temps d'infusion est court et plus le goût est intense ou corsé. Les paresseux auront compris qu'il vaut mieux utiliser un sachet de thé...

Pour les thés noirs, les principaux grades sont le FOP ou Flowery Orange Pekoe, l'OP ou Orange Pekoe, le Pekoe et le Souchong. Pour le thé vert, les principales classifications concernent les feuilles entières, à l'exception du Matcha, oû elles sont réduites en poudre. La feuille est roulée en long dans le Chun mee, en boule dans le Gunpowder ou est à plat dans le natural leaf.

Comment préparer un bon thé traditionnel ?

Envie d'évasion ? Ou d'impressionner ses amis ? Rien ne vaut une bonne cérémonie du thé. Pas besoin pour autant de se raser la tête comme un bonze ou de porter un kimono. Encore que cela peut sans doute aider !

Mais l'important, c'est de préparer son breuvage selon les règles de l'art. Ainsi, au Japon, on utilise la poudre de thé Matcha que l'on dépose en quantité suffisante au fond du bol avant de verser l'eau bouillante. Le mélange est ensuite fouetté.

En Chine, on dépose traditionnellement des feuilles de thé Oolong au fond d'une théière en terre. Trois infusions sont préparées à partir des mêmes feuilles. Le parfum du breuvage va donc en s'affinant au fur et à mesure.

La troisième technique est appelée le Zhong. Elle tire son nom de la tasse munie d'un couvercle. On l'utilise traditionnellement pour la préparation du thé vert à large feuille, qu'on y recouvre d'eau chaude. La première infusion est jetée, tandis que l'on consomme la seconde.

Quelle température pour quel type de thé ?

Faut-il faire bouillir l'eau du thé ? C'est là une question que se posent souvent les non initiés. Voici quelques éléments de réponse. Il ne faut jamais dépasser 70°C pour les thés les plus fragiles, comme les thés verts, les jaunes ainsi que les thés blancs. La meilleure façon de s'en convaincre, c'est de bouillir un thé vert : un vrai sacrilège, en fait. Il devient amer, pour ne pas dire infect.

Les thés Oolong ont besoin pour une préparation optimale d'eau à 95°C : autrement dit, il faut arrêter le chauffage de l'eau juste avant le point d'ébullition. Seuls les thés noirs sont finalement préparés avec de l'eau bouillante. Comme quoi, l'instrument essentiel pour préparer le thé n'est pas, comme on pourrait le croire, la théière, mais un bon thermomètre ou une bouilloire à thermostat.

Les bienfaits du thé

Le thé est doté selon la tradition de vertus légendaires, qui en font une boisson de santé par excellence. Il se trouve que les analyses chimiques des composants du thé ont donné un certain nombre d'explications rationnelles aux bienfaits du thé.

Tout d'abord, le thé contient des anti-oxydants, efficaces contre les radicaux libres. Ils permettent donc au corps de mieux lutter contre les effets du vieillissement et sont en particulier excellents pour le système vasculaire. Le thé permet aussi d'augmenter la concentration et la vigilance et de lutter contre le stress. Il aide à digérer, est excellent pour la santé des phanères (en particulier les cheveux), de par sa teneur en tanins.

Enfin, le thé vert est traditionnellement utilisé pour accompagner les régimes amincissants. Bref, quand on aime, on ne compte pas les tasses, et on ne s'en porte que mieux.

Déthéiner son thé

Il y avait déjà le café décaféiné, donc forcément, les gens que la théine énervent et empêchent de dormir voulaient aussi du thé déthéiné. Bref, cela existe en magasin. Mais on peut aussi le faire soi-même. La plus grande quantité de théine est libérée durant la première minute d'infusion. Il suffit par conséquent de jeter la première eau et de boire la seconde infusion. Enfin, sachez que les thés sont plus ou moins riches en théine. Si l'on craint l'effet excitant, il est possible d'opter pour un thé faible en théine. Ils sont parfaits pour le soir.

Pourquoi choisir un thé bio?

Tout simplement parce qu'on a la garantie de ne pas consommer un thé traité avec des pesticides. Leur utilisation est fréquente pour la production des thés non biologiques. Les produits dits phyto-sanitaires sont en effet largement employés pour lutter contre les insectes, les parasites, les mauvaises herbes. Or comme le thé n'est jamais lavé au cours de son processus de fabrication, c'est la meilleure manière d'aborber une grande quantité de pesticides !

On aura compris qu'il vaut mieux éviter. On choisit donc son thé bio, issu de plantations certifiées et contrôlées. On profite ainsi des bienfaits du thé sans avoir à craindre d'ingérer des résidus toxiques. Les thés bio sont cultivés sans engrais et sans produits chimiques. Ils s'imposent donc si l'on est soucieux de sa santé.